Le tabou judéo-chrétien sur l'utilisation du mot « Dieu » a conduit à l'emploi de substituts : Tonnerre de Zeus ! Mon Dieu ! (sans intention injurieuse), Nom de Dieu ! (qui l'est plus). Les blasphémateurs anciens employaient des expressions fort cocasses qui ont dégénéré avec le temps pour changer quelquefois de sens : Par Dieu ! est devenu pardi ! ; Sacré Dieu ! sacrebleu ! ; Par la mort de Dieu ! morbleu !
On rejoint cette débauche d'imagination qui, au Québec, permet de sacrer sans sacrer tout en sacrant : Tabernouche, montadi, caltar, etc.
Le roi Henri IV jurait beaucoup, prenant à l'occasion Dieu à partie. Fâché, il s'écriait souvent : « Jarni Dieu ! » (avec l'accent du temps, « Je renie Dieu ! »). Son confesseur, inquiet pour l'âme du Vert Galant (qui avait certainement bien d'autres peccadilles sur la conscience...), lui recommanda d'utiliser le même juron, mais en remplaçant le mot Dieu par son nom à lui, c'est-à-dire Coton. C'est ainsi que Jarnicoton devint un juron très à la mode pendant des siècles.