Tir de but à but
Les premières armes à feu ne comportaient pas de hausse mobile. La ligne de mire faisait un angle de quelques degrés avec l'axe du canon. Cet angle de tir était calculé pour qu'en visant le blanc, c'est-à-dire la cible peinte en blanc, le projectile l'atteigne. À la condition expresse de se trouver à la distance normale de tir. C'est ce que l'on appelait le tir de but en blanc. C'était le plus rapide. À une autre distance, il fallait viser au-dessus ou en dessous du blanc, ce qui demandait des réglages fastidieux.
Mais pourquoi tirer du but et non vers le but ? Parce que les premiers champs de tir comportaient deux buttes ou buts (en ce temps-là, les gens disaient aussi bien une butte qu'un but). Elles étaient séparées de mille pas, la distance normale pour les arquebuses dites buttières.
On tirait de l'une vers l'autre avant d'aller aux résultats. Puis de l'autre vers l'une. D'où ce curieux renversement de sens : d'endroit d'où l'on tirait, le but est devenu l'endroit visé.