Cette expression se dit au moment de prendre une décision grave après avoir pesé les conséquences qui pourraient en découler et en les acceptant par avance. Le Rubicon était une petite rivière se jetant dans l'Adriatique et qui aujourd'hui porte le nom de Fiumicino.
Dans l'Italie ancienne, elle servait de limite entre la Gaule et l'Italie. « Alea jacta est », le sort en est jeté ; ainsi se serait exprimé Jules César en traversant le Rubicon dans la nuit du 11 au 12 janvier de l'an 49 avant J.-C.
Dans l'Italie ancienne, elle servait de limite entre la Gaule et l'Italie. « Alea jacta est », le sort en est jeté ; ainsi se serait exprimé Jules César en traversant le Rubicon dans la nuit du 11 au 12 janvier de l'an 49 avant J.-C.
Jules César, alors proconsul de la Gaule cisalpine, auréolé de ses conquêtes et victoires passées, se trouvait hors d'Italie, à la tête de troupes importantes. À Rome, le triumvirat Pompée-César-Crassus, dissous après l'assassinat de ce dernier, amena Pompée à se faire nommer consul unique par le Sénat avec les pleins pouvoirs.
La présence en Gaule de Jules César ne pouvait que représenter une menace pour l'exercice d'un pouvoir que Pompée voulait sans partage. Il exigea donc du Sénat le retour du proconsul en Italie et le démantèlement de son armée, véritable épée de Damoclès au-dessus de ses lauriers. Aussi avide de pouvoir que Pompée, César ne pouvait accepter cette mise en demeure et décida de marcher sur Rome à la tête de ses troupes.
Cette situation périlleuse avait déjà été envisagée, bien auparavant, par la République romaine. Amasser des troupes, de surcroît victorieuses, aux portes du pays ne pouvait qu'aiguiser l'appétit de pouvoir d'un chef ambitieux.
La République avait donc prévu de se protéger de toute invasion par ses propres soldats; un sénatus-consulte interdisait à tout général romain de passer la rivière Rubicon à la tête de ses troupes, qu'il s'agisse d'une seule légion ou même d'une simple cohorte, sans en avoir reçu l'ordre.
Celui qui oserait défier l'autorité du Sénat serait déclaré sacrilège et voué aux dieux infernaux. La menace ne sembla pas impressionner Jules César, ou du moins pas suffisamment pour l'empêcher de traverser le Rubicon avec ses légionnaires, après avoir prononcé la fameuse phrase, et de transgresser ainsi l'interdit.
Ce fut le déclenchement de la guerre civile. Pompée s'enfuit en Grèce où, rattrapé par César, il fut vaincu à la bataille de Pharsale.