Parler à un mur
On sait que parler à un mur, c'est comme parler à un sourd, en vain. Même si la propagande de guerre affirmait : « Taisez-vous, méfiez-vous, les murs ont des oreilles. »
Parler à un mur, c'est littéralement ce que fait l'acteur qui s'adresse à la cantonade. Faisant mine de parler à un personnage en coulisse, son discours est destiné en réalité aux spectateurs.
Au temps de Molière, ce faux monologue s'adressait non pas aux spectateurs debout du parterre mais aux privilégiés assis sur des bancs sur le côté de la scène qu'on appelait la cantonade.
Le mot vient des comédiens ambulants du Midi qui plantaient leurs tréteaux habituellement devant une grange qui leur servait à la fois de décor et de coulisses.
Leur scène était alors délimitée par les deux angles du mur de façade, les cantonadas comme on dit en occitan.