On dit d'une personne qu'elle broie du noir quand elle est triste et déprimée (milieu du XVIIIe siècle) : cette locution ne se comprend globalement que par l'emploi, habituel, de noir traditionnellement associé à la mélancolie, à la tristesse ; mais l'emploi du verbe broyer demeure inexpliqué...
L'origine est sans doute à chercher dans l'argot des peintres ou des chimistes, mais les valeurs figurées de broyer (être broyé, être écrasé) ont probablement davantage motivé le succès de l'expression.
Elle s'est d'ailleurs maintenue, contrairement aux expressions, concurrentes faire du noir (Rousseau) et être dans son noir (Boiste, 1808).