Dans les anciennes coutumes, les loisirs, et par conséquent le travail, se réglaient sur l'observance des fêtes religieuses. Outre les dimanches, consacrés au Seigneur, donc aux offices, donc intouchables pour la productivité, il existait au fil de l'année un nombre assez coquet de fêtes de saints de haut renom qui étaient elles aussi obligatoirement chômées.
Chaque paroisse avait un saint patron et il aurait été offensant de ne pas l'honorer dignement par le repos et la fête. Seuls les plus célèbres de ces chômages nous sont restés : le 15 août, fête de la Vierge, le jeudi de l'Ascension, les lundis de Pâques et de Pentecôte, ainsi bien sûr que la Nativité du 25 décembre : Noël.
Heureusement, certaines fêtes laïques et nationales sont venues renforcer le lot, suppléant aux Saint-Michel et aux Saint-Martin défaillants... Donc, dans la pratique on peut dire que les jours ouvrables sont aujourd'hui ceux où les bureaux et les banques sont ouverts, où l'Administration en général reçoit ses administrés.
Le mot ouvrable s'en trouve rapproché naturellement du verbe ouvrir, comme sur les pancartes des issues secondaires du métro parisien : « ouvert de 5h30 à 20 heures les jours ouvrables ».
Pourtant ce n'est pas du tout son sens véritable. Ouvrable est un dérivé de l'ancien verbe ouvrer, qui signifie travailler.
Le mot a donné ouvrage, ouvroir, dans le sens d'atelier, œuvre, et bien entendu ouvrier. Ouvrer a donc été un mot usuel jusqu'au XVIe siècle où il a été remplacé par travailler.
Vers la fin du XVIIe siècle, ouvrable était lui aussi tombé en désuétude, et avait déjà son sens réduit actuel : « Ne se dit qu'en cette phrase, jour ouvrable et signifie les jours ordinaires de la semaine où il n'est pas de fête, où il est permis de travailler, d'ouvrir boutiques. On dit aussi jours ouvriers », Furetière
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