Cataclysme, destruction du monde par les eaux ou, au figuré,
pluie violente, ou encore : grande quantité
Lorsque les hommes commencèrent à se multiplier, Dieu se
repentit de les avoir créés : ils sont chair, donc faiblesse ; leurs
filles tentent les anges et menacent donc le règne de l'esprit.
Dans un premier temps, Yahvé se contente de limiter leur vie
à cent vingt ans. Mais devant la malice de l'homme, il se
résout à le supprimer, et tous les animaux avec (allez, zouh !
pas de détail !). En l'an six cent de la vie de Noé, au deuxième
mois, au dix-septième jour du mois, ce jour-là tous les
réservoirs du grand Abîme furent rompus et les ouvertures du
ciel furent béantes. Il fallut une année entière pour que cesse
le Déluge et que la terre soit sèche.
On a longtemps rapproché le Déluge biblique du déluge
babylonien rapporté par la XIe tablette de l'Epopée de
Gilgamesh.
Le polythéisme permet de lever la contradiction entre la
décision de tuer tous les hommes et celle de sauver Noé...
L'historicité du Déluge semble démontrée depuis que les
archéologues en ont trouvé trace dans une couche
sédimentaire stérile, malgré les querelles sur l'interprétation
de ce diluvium.
Mais les explications continuent à se contredirent, certaine,
minimaliste, voulant que les Babyloniens aient gardé le
souvenir d'une crue exceptionnelle et dévastatrice du tigre et
de l'Euphrate. Mais la présence du déluge dans les
mythologies les plus variées à travers le monde, a fait pensé à
une inondation générale dont tous les peuples auraient
conservé la tradition.
Dans cette hypothèse, il reste à déterminer les causes de
cette inondation : fonte rapide des glaciers ? déplacement
de l'axe des pôles ? raz de marée consécutif au choc d'une
météorite, dix mille ans avant notre ère ?
Pour la psychanalyse, ces mythes concordants ne
seraient que la traduction d'une même préoccupation : le
mythe du déluge serait celui de l'exposition de l'enfant et
de la seconde naissance, Noé correspondrait ainsi à
Moïse confié aux flots (les eaux amniotiques) dans un
coffre (image de l'utérus gravide), pour échapper à la
colère du père.
Symboliquement, le Déluge a pu être comparé au
baptême du monde, qui se lave de ses péchés dans les
eaux de l'abîme. Il correspond toujours à la prise de
conscience d'une faute ou d'une erreur et à une rupture
dans l'ordre du monde. L'homme prend enfin sa place,
son âge (et c'est aussi la fin des patriarches qui
vivaient neuf cents ans), sa taille (il n'y a plus non
plus de géants : à ce propos, les ossements des
dinosaures furent d'abord pris pour ceux des géants
antédiluviens...).
Quelle que soit la forme du cataclysme, il reste l'expression de l'apaisement du monde après la formidable anarchie des premiers âges.
AT - Genèse, livres 6 à 8
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