Croquer la pomme

Fruit défendu ; Péché originel
Thématique souvent utilisée dans un sens sensuel, la pomme peut s'interpréter métaphoriquement aussi comme les seins... Mais elle est avant tout le fruit de l'arbre de la connaissance, même si chaque peuple lui en préférait d'autres : la figue eut les honneurs de la Grèce et de l'Italie, l'orange en Italie, le raisin en Bourgogne et en Champagne, la cerise en Ile-de-France.
À noter que la feuille de vigne ou de figuier a servi également à revêtir Adam et Eve... Mais la pomme est resté le fruit défendu par excellence, ce qui peut se justifier par un phénomène linguistique : en effet, le sens du terme pomum (latin vernaculaire) qui désignait tout fruit à pépin s'est peu à peu restreint à la pomme. un jeu de mot analogue peut expliquer le choix du pommier (malus) pour incarner l'arbre mauvais (malus) !
AT - Genèse, livre 2, verset 17 ; livre 3, versets 1 à 7


Déluge (antédiluvien)

Cataclysme, destruction du monde par les eaux ou, au figuré, pluie violente, ou encore : grande quantité
Lorsque les hommes commencèrent à se multiplier, Dieu se repentit de les avoir créés : ils sont chair, donc faiblesse ; leurs filles tentent les anges et menacent donc le règne de l'esprit. Dans un premier temps, Yahvé se contente de limiter leur vie à cent vingt ans. Mais devant la malice de l'homme, il se résout à le supprimer, et tous les animaux avec (allez, zouh ! pas de détail !). En l'an six cent de la vie de Noé, au deuxième mois, au dix-septième jour du mois, ce jour-là tous les réservoirs du grand Abîme furent rompus et les ouvertures du ciel furent béantes. Il fallut une année entière pour que cesse le Déluge et que la terre soit sèche. 
On a longtemps rapproché le Déluge biblique du déluge babylonien rapporté par la XIe tablette de l'Epopée de Gilgamesh.
Le polythéisme permet de lever la contradiction entre la décision de tuer tous les hommes et celle de sauver Noé... L'historicité du Déluge semble démontrée depuis que les archéologues en ont trouvé trace dans une couche sédimentaire stérile, malgré les querelles sur l'interprétation de ce diluvium. 
Mais les explications continuent à se contredirent, certaine, minimaliste, voulant que les Babyloniens aient gardé le souvenir d'une crue exceptionnelle et dévastatrice du tigre et de l'Euphrate. Mais la présence du déluge dans les mythologies les plus variées à travers le monde, a fait pensé à une inondation générale dont tous les peuples auraient conservé la tradition. 
Dans cette hypothèse, il reste à déterminer les causes de cette inondation : fonte rapide des glaciers ? déplacement de l'axe des pôles ? raz de marée consécutif au choc d'une météorite, dix mille ans avant notre ère ?
Pour la psychanalyse, ces mythes concordants ne seraient que la traduction d'une même préoccupation : le mythe du déluge serait celui de l'exposition de l'enfant et de la seconde naissance, Noé correspondrait ainsi à Moïse confié aux flots (les eaux amniotiques) dans un coffre (image de l'utérus gravide), pour échapper à la colère du père. 
Symboliquement, le Déluge a pu être comparé au baptême du monde, qui se lave de ses péchés dans les eaux de l'abîme. Il correspond toujours à la prise de conscience d'une faute ou d'une erreur et à une rupture dans l'ordre du monde. L'homme prend enfin sa place, son âge (et c'est aussi la fin des patriarches qui vivaient neuf cents ans), sa taille (il n'y a plus non plus de géants : à ce propos, les ossements des dinosaures furent d'abord pris pour ceux des géants antédiluviens...). 
Quelle que soit la forme du cataclysme, il reste  l'expression de l'apaisement du monde après la  formidable anarchie des premiers âges. 
AT - Genèse, livres 6 à 8



Démon de midi

Poussée sensuelle qui affecte l'homme vers la cinquantaine. À cette occasion, on parle aussi de tentation du diable...
En fait, l'homme confiant en la Providence, dit le texte des Psaumes, ne craindra ni la terreur de la nuit, ni la flèche qui vole au grand jour, ni la peste qui rôde dans l'ombre, ni le fléau qui ravage en plein midi.
Les Septante ayant lu shêd (démon), au lieu de yâshûd (qui dévaste), la démonologie s'enrichit dans les versions grecque et latine primitive, d'un nouveau diablotin, ce daemonium meridianum qui fit son nid dans la Vulgate jusqu'au XVIIIe siècle. Si dans le texte hébreu, la maladie qui dévaste à cette heure semble être l'insolation (le fameux coup de bambou ? hum... d'après l'Encyclopédie du Jardin : « Le bambou est une monocotylédone appartenant à la famille des graminées (= poaceae) : une herbe en somme, bien que certaines espèces dépassent les 30 mètres de haut... » mais encore : « D'une hauteur allant de quelques dizaines de centimètres à plusieurs dizaines de mètres selon les variétés, d'aspect et de couleurs variés, elle est en général fistuleuse, c'est-à-dire creuse, mais séparée par des cloisons au niveau des nœuds qui en fait une série de tubes fermés. Au niveau de ces noeuds, des bourgeons se développent et se transforment en branches, divisées en ramuscules qui portent les feuilles. Les feuilles contribuent à l'aspect décoratif des bambous par leurs formes et leurs couleurs variées. La vitesse de croissance des bambous géants peut être spectaculaire, jusqu'à 1 m par jour dans de bonnes conditions !... » hum-hum ! ça ne vous rappelle rien ? si, quand même... mais bon, ce n'était qu'une parenthèse sans grand rapport avec notre sujet, juste pour rire !!!), on attribua au démon de midi le regain d'activité sexuelle qui saisit le mâle au midi de sa vie, lorsque la peur de l'impuissance lui fait brûler d'un coup ses dernières réserves. 
AT - Psaumes, livre 91, verset 6



Deux poids deux mesures

Symbole de la malhonnêteté, puis de l'injustice,
bien que la Bible ne connaisse que le sens propre Deux poids, deux mesures sont l'un et l'autre en horreur au Seigneur, quand il s'agit d'énoncer une imprécation contre ceux qui faussent les balances.
Mais dès l'AT, la balance est devenue l'attribut de la justice divine, où se pèse l'honnêteté de l'homme. Le souvenir des livres des morts égyptiens développa dans les écrits intertestamentaires, l'image de la balance où se pèsent les péchés des morts. Ainsi a pu se développer le sens figuré.
AT - Deutéronome, livre 25, versets 13 et 14 ; Proverbes, livre 20, verset 10


Du miel et du lait sous ta langue

Image du baiser
La métaphore est assez fréquente dans la poésie orientale. Le miel qui coule de la bouche de la Sulamite (C'est du miel que tes lèvres distillent, ô fiancée) renvoie à la douceur de l'haleine, des baisers ou, plus probablement, des paroles. Car les lèvres de la femme adultère (étrangère) distillent le miel, disaient les Proverbes.
AT - Cantique des cantiques, livre 4, verset 11


Ecce homo

Présentation emphatique... voilà l'homme
Ainsi Pilate présente-t-il le Christ aux prêtres du Temple, après l'avoir fait fouetter. Par dérision, les soldats l'ont vêtu de pourpre, l'ont couronné d'épines et lui ont fait un sceptre de roseau. Le terme ecce homo désigne, par référence à cette scène, une représentation du Christ dans sa tenue de roi parodique. Par image, on désignait ainsi un homme pâle et maigre.
NT - Évangile selon saint Jean, livre 19, verset 5