Ainsi finit doublement la pièce, puisque c'en est la
dernière phrase et qu'elle est incluse dans une chanson.
C'est Brid'oison qui chante le dernier couplet du
vaudeville en bégayant selon sa délicieuse habitude :
« Or, Messieurs, la Co-omédie
Que l'on juge en cet instant,
Sauf erreur, nous en pein-eint la vie
du bon peuple qui l'entend.
Qu'on l'opprime, il peste, il crie ;
Il s'agite en cent fa-açons ;
Tout finit par des chansons... »
Aussi bien dans la pièce que dans le vaudeville qui la
clôt, l'auteur semble avoir assemblé toutes les façons de
tromper ou de dominer son prochain. Mais lorsque le bon
peuple ovationne la pièce en 1784, il s'apprête déjà à
chanter la Carmagnole...
Chamfort (Politique, 14) exprime ainsi une idée
analogue dans ses Caractères et anecdotes : « Un homme
d'esprit me disait un jour que le gouvernement de France
était une monarchie absolue tempérée par des chansons.
La chanson politique a toujours été un sport national.
Souvent très bien tolérée, elle permet, par son effet
cathartique de faire passer dans un sourire ce qui
semblerait insupportable si l'on n'avait plus le droit de
critiquer. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire