Vouer quelqu'un aux gémonies

Le mot gémonies vient du mot latin gemere (gémir), allusion probable aux gémissements des futures victimes dont le cadavre serait exposé au peuple. 
Dans l'ancienne Rome, la prison se trouvait sur les coteaux du Capitolin. Elle se composait en partie d'une grande chambre rectangulaire voûtée, sous laquelle se trouvait un cachot circulaire de 5 mètres de diamètre et de 2 mètres de haut. Nulle lumière ne pouvait y parvenir et le seul moyen d'y descendre était un orifice circulaire percé dans le sol de la pièce du haut.
Cette double construction servait de lieu de supplice aux criminels dont Rome voulait se débarrasser. Ils étaient jetés par le trou dans la pièce inférieure où les bourreaux les étranglaient à la lueur des torches.
Les cadavres étaient ensuite remontés par un croc et exposés sur les marches des gémonies, double escalier qui flanquait la porte de la prison, face au Forum. Après plusieurs jours d'exposition supposée faire réfléchir les Romains sur les dangers de s'en prendre à l'autorité, les dépouilles étaient jetées dans le Tibre.
Cette prison existe toujours et se visite gratuitement. Elle fut consacrée en 1539 en deux églises. Celle du dessus est dédiée à saint Joseph, l'inférieure à saint Pierre qui y aurait été détenu avant de subir le martyr.
De nos jours, on traîne quelqu'un aux gémonies quand on veut l'accabler d'outrages. De même, vouer une personne aux gémonies signifie la livrer au mépris public.