Tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire

Raymond Queneau, Zazie dans le métro, ch.2 (1959) 
Leitmotiv de Laverdure, le perroquet du café-restaurant la Cave de Turandot. Il n'a effectivement que cela à dire, mais il le dit à propos, intervenant dans la conversation après s'être fort poliment essuyé le bec sur son perchoir. Comme, effectivement les protagonistes du roman passent autant de temps à se demander ce qu'ils vont faire qu'à agir, la formule continue à stigmatiser les beaux parleurs lents à se décider.
D'autres allusions sont restées de ce roman. À la situation, d'abord : Zazie n'est venue à Paris que pour voir le métro, qui est en grève tout le temps de son séjour. Elle ne le prendra qu'à l'heure du départ, mais endormie dans les bras de son oncle.
Le premier mot, Doukipudonktan est resté symbolique de la langue de Queneau et des ressources évocatrices qu'il peut tirer de la graphie. Il est aussi souvent invoqué pour justifier une réforme orthographique que pour la déconseiller, de même que les bloudjinnzes qui sont l'obsession de la fillette.
La dernière réplique du roman est à classer parmi les plus marquantes de Queneau, sinon de la littérature française. Après un séjour mouvementé qui culmine dans une bataille rangée contre les forces de l'ordre et avec la mort d'une vieille rentière, Zazie retrouve sa mère à la gare :
« Alors tu t'es bien amusée ? 
– Comme ça.
– T'as vu le métro ? – Non.
– Alors qu'est-ce que t'as fait ? 
– J'ai vieilli. »


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