Mettre tous ses œufs dans le même panier

Engager toutes ses ressources sur la même affaire ; faire dépendre son sort d'une seule chose 
Et s'exposer ainsi à casser ses œufs, c'est-à-dire tout perdre d'un seul coup.
Wartburg connaissait déjà l'expression (1680), qui fut reprise au XIXe siècle (1835, Académie) sous forme de proverbe prônant la prudence : « Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. »


Mon œil !

Il est de quelle couleur ? 
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Mon œil ! n'est pas un euphémisme de Mon cul ! mais l'abréviation de la très décente expression apparue sous le Second Empire : « Regarde de quelle couleur est mon œil ». Elle était employée pour inviter son vis-à-vis à vous regarder fixement pendant qu'on lui jouait un tour ou une farce. 
Renversant la situation, celui qui flairait la supercherie dans un propos s'écriait par antiphrase : « Regarde la nuance de mon œil, pour montrer qu'il n'était pas dupe. »


Mot à mot

Textuellement, en suivant l'ordre littéral des mots
L'expression est née à la fin du XIIe siècle. Une traduction mot à mot est dite littérale. Enfin, il existe une forme lexicalisée de la locution : faire du mot à mot.


Mot pour mot

Sans changer un mot, avec une rigoureuse exactitude
L'expression, synonyme de mot à mot, caractérise la conformité à son modèle d'un discours rapporté.


Mystère et boule de gomme

Motus et bouche cousue 
Personne n'a jamais percé le mystère de la boule de gomme. Les linguistes émettent l'hypothèse d'un emprunt à un syntagme crypto-enfantin (en clair, l'expression aurait vu le jour dans une cour de maternelle...), où les boules de gomme s'échangeaient contre des billes. Ce serait donc une déformation plaisante de motus et bouche cousue ! dont l'origine, depuis Molière, n'est pas sujette, quant à elle, à mystère !


N'avoir ni foi ni loi

N'avoir ni religion ni morale ; être capable de tout 
L'assonance foi-loi a assuré le long usage de cette locution, attestée au début du XVe siècle (Gerson), et fréquente au XVIIe siècle (Boileau, Sévigné). 
Sans foi ni loi (locution adjectivale) s'emploie avec la même valeur. Dans les deux cas, la valeur religieuse de foi est sans doute seconde : il s'agit plutôt du respect, de la fidélité à la règle (loi), comme l'explique Grimaud (Locutions françaises).