Appeler un chat un chat

Allusion à la première satire de Boileau (1666), longue critique de la société parisienne par un poète en passe de s'exiler et qui n'a jamais réussi à se plier à la courtisanerie.
« Je ne sais rien nommer si ce n'est par son nom.
J'appelle un chat un chat, et Rolet un fripon. » (v. 52)
Charles Rolet, procureur au Parlement, avait apparemment cette réputation ailleurs que dans la satire de Boileau. Aujourd'hui, et peut-être à cause du double de chat, l'allusion invite à s'affranchir de toute pudeur de langage, plutôt qu'à exposer hardiment sa pensée. 
Si elle ne suffit pas, on peut l'assortir de ces vigoureuses formules empruntées à Béroalde de Verville, qui avait bien besoin de ce genre de justification :
« Les paroles ne sont point sales, il n'y a que l'intelligence 
Un étron incommode-t-il le soleil, bien que ses rayons s'y jettent ?
Seriez-vous bien aise que l'on vous ostat le cul pource qu'il est puant, & le sera jusqu'à la mort ? »
L'auteur du Moyen de parvenir expliquait ses comparaisons que les mots les plus crus avaient leur place dans ses discours... Grâce à Boileau, en termes plus galants, on peut aujourd'hui le dire.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire