l'Arlésienne

Pièce d'Alphonse Daudet (1872)
Une de ses Lettres de mon Moulin donna à Alphonse Daudet l'intrigue de sa première pièce de théâtre — l'adaptation théâtrale avait alors le même prestige qu'aujourd'hui l'adaptation cinématographique.
Frédéri, le héros, doit renoncer à une jeune fille d'Arles dont la légèreté est notoire ; mais il ne cesse pas de l'aimer et préfère se tuer plutôt que d'épouser Vivette. De cette trame mince, on n'a retenu que la musique de Bizet et la tirade de Rose Mamaï, mère de Frédéri : « Être mère, c'est l'enfer » commence la vieille Provençale, pour conclure : « Nous sommes les amantes qu'on délaisse toujours... Pourtant nous ne trompons jamais, nous autres, et nous savons si bien vieillir... »
L'échec de la pièce fut attribué à l'absence de rôle féminin marquant. L'Arlésienne, en effet, est l'éternelle absente de la pièce ; elle obsède tous les personnages, et ne paraît jamais. 
Si le procédé a fait le succès de la nouvelle, il passe mal au théâtre, et l'expression est devenue proverbiale. L'Arlésienne, c'est ce dont tout le monde parle périodiquement mais qui ne vient jamais.




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