Le petit chat est mort

Molière, l'École des Femmes, II, 6 (1662)
Célèbre réplique d'Agnès, que son tuteur Arnolphe a voulu élever dans l'innocence pour en faire une femme.
En rentrant de voyage, Arnolphe s'informe auprès de sa pupille de ce qui s'est passé durant son absence. 
« La promenade est belle. 
– Fort belle. 
– Le jour est beau. 
– Fort beau. 
– Quelle nouvelle ? / – Le petit chat est mort. » 
L'allusion traduit aujourd'hui les faits anodins que l'on ne signale que parce que rien de plus ne s'est produit (les chiens écrasés des journalistes).

Toute l'ambiguïté de la réplique réside dans le fait qu'en la prononçant, Agnès sait fort bien qu'il est arrivé quelque chose de plus important : les visites régulières d'un galant, dont elle comprend instinctivement qu'il faut le cacher à Arnolphe. Et celui-ci sait qu'elle le sait. C'est donc moins la banalité que la fausse ingénuité qu'il faut exprimer dans ces cinq mots, ce qui en fait une des répliques les plus difficiles du répertoire.






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