Le sabre et le goupillon

L'alliance de ces deux mots formait une locution courante au XIXème siècle, pour désigner les forces politiques conjointes du nationalisme et du cléricalisme.
Elle fait image et elle est d'époque, puisqu'on appelait alors, sans gentillesse, les officiers et les sous-officiers les traîneurs de sabre, et que le goupillon est l'aspersoir qui à l'église sert à prendre l'eau bénite et à la répandre sur les objets que le prêtre bénit.
Le sabre était le symbole du pouvoir militaire et le goupillon celui du clergé. Il sied, en passant, de noter que le mot goupillon est, comme 30 % des mots de notre langue, un exemple de déformation par attraction.
On disait au XIIe siècle, guipellon, au XIIIe siècle guipillon, et Ménage encore au XVIIe siècle, emploie le terme guépillon ; le mot venait de guiper (germanique weipan, festonner) qui signifiait broder d'ornements une étoffe et en particulier, la recouvrir ou de soie ou de laine.
La ressemblance du guipillon avec une queue de goupil (autrement dit de renard), et peut-être même l'emploi dans les églises de village d'une queue de renard pour l'aspersion d'eau bénite ont fait naître au XVe ou au XVIe siècle le terme de goupillon.


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