Ce qui n'indique pas forcément un manque d'imagination
ou pire un ego sur-dimensionné, il s'agit de Dieu, quand
même ! il pouvait bien se le permettre !
Dieu créa l'homme à son image, dit la Genèse... Au sixième
jour de la création est ainsi couronnée l'oeuvre divine :
l'homme hérite de Dieu l'autorité sur les autres animaux, une
partie de son pouvoir (c'est Adam qui nommera les animaux)
et peut-être, dans le projet initial, l'immortalité, ou du moins,
dans les exégèses, celle de l'âme.
Le passage est important, puisqu'il fonde l'anthropocentrisme
de la création et qu'il permet d'opposer au Dieu créateur de
l'homme les dieux créés par l'homme à son image ! Comment
éviter cependant l'anthropomorphisme ?
Deux récits de la création se suivent dans la Genèse : le
premier (élohiste) raconte comment l'homme mâle et
femelle, a été créé à l'image de Dieu : il s'agirait de
l'homme immatériel, dont l'intellect, l'âme et, avant la
chute, l'immortalité, ont quelque chose de divin ; dans le
second récit (yahviste), Adam est façonné de terre et Ève
tirée de sa côte : il s'agit ici de la création matérielle, celle
du corps. Telle est en tout cas l'explication de Philon
d'Alexandrie. Saint Paul prenait l'expression plus
littéralement, mais ne voyait que dans le mâle l'image
de Dieu : la femme n'était que la gloire de l'homme et
c'est pour cela qu'elle devait rester voilée...
À noter aussi que l'anthropomorphisme est une
croyance ancienne et n'est pas limitée à la Bible : les
Métamorphoses d'Ovide affirment elles aussi que le
Créateur modela l'homme à l'image des dieux,
maîtres de l'univers, ainsi le même rapport est
souligné entre les pouvoirs octroyés à l'homme et son
origine divine.
AT - Genèse, livre 1, verset 27 ; Livre de Siracide (Ecclésiastique), livre 17,
verset 3
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire