Donner sa parole

Comme le verbe parler, le mot parole est fertile en phraséologie : ses évolutions de sens manifestent bien des ambiguïtés, celles même du sentiment que les locuteurs ont du langage.
La parole est une fonction et une faculté, une action et ses implications psychologiques, un ensemble de sons et une organisation de sens, une intention et un engagement, une vérité transmise et une source de tromperie et d'erreur. Pour bien comprendre donner sa parole, il faut restituer l'expression en son entier : donner sa parole d'honneur (1694, Le Dictionnaire de l'Académie), la parole d'honneur étant une promesse, un engagement pris solennellement, en engageant son honneur.
Attention toutefois à l'exclamation ma parole d'honneur ! où le sens s'est affaibli pour ne plus correspondre aujourd'hui qu'à une prise à témoin. 
Les paroles sont souvent assimilées à des promesses, des déclarations sûres et sérieuses : la locution adverbiale de parole signifie qui tient ses promesses, sur qui l'on peut compter. À ce titre, on dit que c'est un homme de parole, ou qu'il est de parole (1868). 
Pareillement, l'expression n'avoir qu'une parole signifie être fidèle à ses promesses, tenir ses engagements, s'en tenir à ce qui a été convenu (1690). Ou encore tenir sa parole (XIVe siècle), pour remplir ses engagements, très usuelle à l'époque, cette locution verbale implique que la parole joint une expression (des signes) à un contenu strictement déterminé et dès lors inchangeable, que l'on peut (et doit) tenir. Toutes ces locutions ont en commun la valeur morale de la parole.


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