Deux exemples suffiront à faire comprendre ce que l'on entend par travail de Romain.
Le Pont du Gard, situé à une vingtaine de kilomètres de Nîmes, est un aqueduc construit dans les années 30 avant J.-C. sur l'ordre d'Agrippa. Administrateur de la Gaule, il s'efforça également de développer le réseau routier par la construction de voies dont le réseau principal avait pour centre Lugdunum (Lyon). L'adduction d'eau était aussi un des principaux soucis des Romains comme en témoignent, à Rome, les nombreux vestiges d'aqueducs et les thermes de Caracalla. Pour mener l'eau jusqu'à Nîmes, il fallait enjamber la vallée du gardon et seul un pont de 49 mètres de haut permettait de joindre les deux versants distants de 272 mètres. Il se compose de trois rangées d'arches : la première en compte 6, la seconde, 11, et le rang supérieur, 37.
La construction d'un tel monument laisse rêveur quand nous savons que les énormes pierres reposent les unes sur les autres sans ciment et qu'à la base, une arche a une ouverture de 25 mètres et 6,50 mètres d'épaisseur. Pline écrivait au sujet des aqueducs romains : « Il n'est pas de travail plus merveilleux au monde. »
Le deuxième exemple, célèbre dans le monde entier, est le Colisée. Commencé sous Flavius Vespasien en 72 et terminé sous Titus, huit ans plus tard, l'Amphithéâtre Flavien fut construit par 1200 Juifs faits prisonniers après la prise de Jérusalem. De forme elliptique, il mesure 190 mètres de long, sur son grand axe, et 50 mètres de haut; 27000 spectateurs pouvaient y assister aux combats de gladiateurs, mises à mort, chasses d'animaux sauvages et jeux du cirque. Les gradins de la première section, réservés aux prêtres et aux vestales, étaient en marbre.
Dion Cassius rapporte que, pendant les cent jours de fêtes qui marquèrent son inauguration, 9000 bêtes sauvages y furent mises à mort. L'arène pouvait aussi être remplie d'eau et des combats navals y étaient organisés. Habituellement découvert, le Colisée pouvait recevoir une immense voile en cas de pluie ou de chaleur intense.
Bien qu'ayant souffert des tremblements de terre et du pillage des hommes, ce monument demeure l'orgueil des Romains et contribue à l'émerveillement du visiteur.