Parole d'un maréchal de France
« Un soldat naît en France, s'y couvre de gloire, y devient maréchal, s'illustre sous trois rois, Charles VIII, Louis XII, François Ier, et se fait tuer à Pavie. Le voilà dans la fosse avec sa belle et noble vie bien remplie ; vous dites son nom, La Palice, et vous y voyez apparaître un imbécile », Victor Hugo
Cette gloire posthume involontaire contre laquelle s'insurgeait Hugo a pour origine un des nombreux éloges versifiés qui selon la mode de l'époque célébraient le défunt :
« Monsieur de La Palice est mort /
À la bataille de Pavie /
Hélas s'il n'était pas mort /
Il ferait encore envie. »
À l'époque, l'ancienne graphie du f et du s était presque identique : un copiste avait dû écrire « Hélas s'il n'était pas mort / Il serait encore en vie. »
Logique inattaquable pastichée en 1770 sous la forme « Un quart d'heure avant sa mort / Il était encore en vie », par un certain La Monnoye, conseiller au parlement de Bourgogne.
Ce ver mirliton et bien d'autres lapalissades figurent dans un pamphlet à l'adresse d'un de ses ennemis personnels, M. de la Galisse. On en fit une chanson en 50 couplets dont le dernier est peut-être le plus stupide :
« Il mourut le vendredi /
Le dernier jour de son âge /
S'il fût mort le samedi /
Il aurait vécu davantage. »
D'aucuns prétendent qu'il serait encore en vie doit s'entendre comme il était plein de vie, de vigueur et de force, ce qui est une autre explication pour valider l'expression.
Rappelons cependant qu'une lapalissade n'est pas une évidence à créditer au compte du maréchal La Palice, mais bien une référence à sa vie : mort, il ne pouvait plus rien dire : de l'évidence, on passe à l'aberration !!!