Obtenir à l'œil

Pour ses beaux yeux 
Dans son Dictionnaire de la Langue Verte paru en 1867, Delvau écrivait : « Baiser à l'œil : ne rien payer pour jouir d'une femme galante comme font les greluchons. » 
Pratique courante chez les étudiants de l'époque pour se taper à l'oeil une fille après lui avoir tapé dans l'œil. Ils obtenaient des faveurs rien que pour leurs beaux yeux. Œil avait un tout autre sens chez les boulangers et les crémiers, celui du crédit : Ouvrir un œil, c'était accorder ou refuser un crédit. Ce sens de crédit pourrait venir de l'ancienne pratique de payer les commerçants à la coche, c'est-à-dire en fin de mois.
Le boutiquier tenait ses comptes à l'aide d'une taille, baguette de châtaignier fendue en deux. À chaque achat, il y faisait deux coches symétriques et en remettait la moitié au client.
Ces entailles faites au couteau avaient l'apparence d'un œil. En particulier de l'œil des végétaux, ce petit bourgeon naissant au-dessus duquel sont taillés vignes et rosiers.
Ouvrir un œil à une famille, c'était donc lui consentir une fourniture régulière à crédit.


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