Le bonnet est apparu au début du XVe siècle et il est resté très longtemps la coiffure courante des femmes comme des hommes.
Voici son historique tel qu'il est donné au XVIIIe siècle par Mœurs et coutumes des Français, de Le Gendre, cité par le Dictionnaire de Trévoux :
« On commença sous Charles V à abattre sur les épaules l'aumusse [coiffure de peau d'agneau avec le poil] & le chaperon, & à se couvrir d'un bonnet ; si ce bonnet étoit de velours, on l'appelait mortier ; s'il n'étoit que de laine, on le nommoit simplement bonnet. Il n'y avoit que le Roi, les Princes & les chevaliers qui se servissent de mortier ; le bonnet étoit la coiffure du clergé & des gradués : le mortier fut peu à la mode ; les bonnets y ont toujours été, avec cette différence, qu'autrefois ils n'étoient pas de laine, & que depuis environ cent ans, on ne les fait plus que de carte que l'on couvre de drap ou de serge. »
Cette histoire est malheureusement partiellement inexacte. D'abord, les mortiers n'ont été nommés ainsi qu'au XVIIe siècle par comparaison avec une machine de guerre (large bouche à feu très courte) pour désigner la toque des magistrats. Ensuite ce Le Gendre ne parle là que des bonnets rigides des officiels, les gros bonnets qui dirigent les autres.
Mais précisément, ce sont eux qui, dans les assemblées de justice ou autres, opinent, c'est-à-dire donnent leur opinion − le mot a fini par se spécialiser sur une seule opinion au sens d'approuver.
Or, c'était dans les conseils une forme de vote que d'ôter son bonnet pour marquer son adhésion à l'avis de l'orateur sur la question débattue − un vote, non à la main levée mais à bonnet levé.
« On dit figurément qu'une question passe du bonnet, lorsque tout le monde est du même avis, ou qu'on opine sans raisonner & selon le sentiment de ceux qui ont déjà opiné », explique Furetière.
Selon lui, il s'agirait même d'un vote à l'unanimité.
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