On croit donc communément que c'est là la cause de cette appellation flatteuse, orthographe mise à part : le maître des queues. Eh bien, non !
Queux est l'ancien nom désignant le cuisinier, dérivé tout droit du latin coquus, de coquere (cuire). Il est de la même famille que coq, non pas la volaille mais le cuisinier sur un navire. Le maître queux est donc celui qui, selon l'ancienne législation, avait fourni la preuve de sa maîtrise et acquis le droit de s'installer, comme n'importe quel maître maçon ou maître menuisier.
Le mot a déjà vieilli au XVIIe siècle et avait pris le caractère d'une spécialité : « Il n'est plus en usage que dans la Maison du Roi où il y a sur l'état des Maîtres queux dont la fonction particulière est de faire les ragoûts, entrées et entremets ; de même qu'il appartient aux Potagers de faire les potages, aux Hâteurs de fournir les rôts, aux Patissiers la pâtisserie, etc. », écrit Furetière. N'importe qui ne touchait pas à n'importe quoi dans les royales cuisines !
Il a existé jusqu'à la Révolution un Grand Queux de France, officier de la maison du roi, qui commandait à tous les officiers de bouche.