Quand le cheval en a assez de suivre la volonté de son maître, il agrippe les branches du frein − ou mors − avec les incisives, empêchant ainsi l'engin de lui tirer douloureusement les commissures des lèvres. Il peut dès lors en faire à sa tête.
« On dit figurément, Prendre le mors aux dents, pour dire, prendre une bonne résolution & l'exécuter », écrit Furetière. Une vieille habitude apparemment chez les chevaux. Vers 1225, dans le Roman de la Rose, de Guillaume de Lorris, Raison conseille à l'amoureux de se ressaisir contre sa propre passion : « Prends durement au denz le frain Si dente* ton cuer et refrain. Tu dois metre force et desfense encontre ce que tes cuers pense ».