Tonnerre de Brest !


L'expression la plus célèbre du cher capitaine Haddock ne fait aucunement référence à quelque orage qui frapperait régulièrement le port breton... En fait, l'expression date du XVIIIe siècle, à l'époque où Brest avait un bagne. Chaque fois qu'un bagnard parvenait à s'échapper, l'alerte était donnée par le canon d'alarme du bagne que l'on surnommait le Tonnerre de Brest à cause du grondement que l'on pouvait entendre à des lieues à la ronde. Le bruit du canon était aussi le signal attendu par les innombrables bohémiens qui grouillaient aux alentours du bagne, appâtés par la récompense promise en cas de capture du fugitif. C'était donc une véritable meute qui se lançait aux trousses du prisonnier évadé.
Rares étaient ceux qui passaient entre les mailles du filet. La troisième tentative de François Vidocq fut la bonne. Il avait été condamné pour faux à huit ans de travaux forcés à Brest. En 1809, il fut décidé de créer une brigade de police composée d'anciens forçats dont Vidocq devint le chef. Il démissionna une vingtaine d'années plus tard pour se lancer dans les affaires. Son entreprise ayant fait faillite, Vidocq reprit du service dans la police en 1832. Chassez le naturel... Vidocq fut renvoyé pour vol. Balzac s'en inspira pour son personnage de Vautrin.
Entre les références à Tintin et à Balzac, voilà bien un juron qui a gagné ses galons d'idiome littéraire, non ?!!