À boire, à boire, par pitié

Victor Hugo, Légende des siècles, XLIV, 4, vers 10 (1859) Pour avoir été, comme les Fables de La Fontaine, appris par cœur à l'école ou au lycée, les vers de Victor Hugo finissent toujours par revenir à la plume. Presque tous les vers d'Après la bataille pourraient être cités ici :
« Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous 
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille, 
Parcourait à cheval, le soir d'une bataille, 
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit. »
Un gémissement attire l'attention du général Hugo.
« C'était un Espagnol de l'armée en déroute 
Qui se traînait, sanglant, sur le bord de la route »,
et dont le cri À boire, à boire, par pitié éveille la compassion du vainqueur. Au moment de recevoir la gourde, le blessé se relève et tire un coup de feu sur le Français en criant Caramba...
« Le coup passa si près que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière. 
Donne-lui tout de même à boire, dit mon père »


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire