Prendre son fade

G. Esnault le relève aussi en 1850 au sens de ration : « un petit fade d'eau-de-vie », ou encore en 1899 : « Il a son fade » pour « il est ivre ».
La valeur sexuelle de l'expression a probablement suivi de prendre son pied, ce qui n'empêche pas un usage parfois fantaisiste et imagé : « La campagne prenait son fade avec la campagne », Bertrnad Blier, Les Valseuses, 1973.
L'expression prendre son fade est restée de connotation plus argotique et ne s'est pas répandue aussi largement dans la langue courante que son parallèle prendre son pied. Elle a gardé par ailleurs un sens strictement sexuel.
Comme le pied, le fade désignait la part du butin chez les voleurs du XIXe siècle.
Puis le mot est rapidement passé dans l'argot de tout un chacun, au point que Balzac l'employait, et que Delvau le désigne en 1866 comme : « quote-part de chacun dans une dépense générale ; écot que l'on paye dans un pique-nique. Mot de l'argot des voleurs qui a passé dans l'argot des ouvriers ».


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